LES RENCONTRES GASTRONOMIQUES D'ARLES 3/3
Dernier volet de mes aventures gastronomiques à Arles, presque trois mois plus tard, je vous épargnerais le pourquoi, vous avez compris que si je suis active sur Instagram, je manque un peu de temps pour écrire ici…
Cet été, l'équipe du Paris Pop up investissait la terrasse de l'hôtel Nord Pinus pendant que le Chardon accueillait d'autres chefs trotteurs. L'hôtel Nord Pinus se situe sur la place du forum, au milieu de tout plein de brasseries et de restaurants, dont la carte ressemble plus au catalogue local de Metro qu'à de la cuisine maison. On peut donc dire qu'on a l'impression d'avoir découvert une pépite lorsque l'on s'assoit au pied de la statue de Frédéric Mistral.
LES RENCONTRES GASTRONOMIQUES D'ARLES 2/3
Contrairement à beaucoup de villes touristiques, Arles regorge de petites perles gastronomiques, et il n'est pas si difficile d'éviter les attrape-touristes, si tant est qu'on ait un peu de budget. Parmi ces perles, la Chassagnette et de son potager étoilé, l’Estambord, qui resteront tous deux du domaine du rêve, la table de Jean-Luc Rabanel et ses déclinaisons trop nombreuses pour s’y retrouver, le Gibolin où je ne mis pas plus les pieds, faute de temps ou de compatibilité calendaire. Enfin, le Chardon. Ah le Chardon !
LES RENCONTRES... 1/3
Arles, fin juillet, chaleur caniculaire. Je viens de quitter un Paris maussade, pluvieux et froid pour m’immerger dans les Rencontres Photographiques d’Arles, où je dois confesser ne jamais avoir été… Et si j’espérais beaucoup en venant des expos photographiques, je ne m’attendais pas à faire des découvertes gustatives. C’est pourtant sur les 2 fronts que j’ai été comblée, photographiquement, au delà de mes espérances, gustativement aussi.
Le soir de mon arrivée, je file à l’Ouvre-Boîte, dont le nom en lui-même semblait approprié pour une première soirée arlésienne. Accolé à l’Hôtel du Cloître, l’épicerie-bar se situe sur une placette arborée surplombant une petite rue menant à la place de la République. L’endroit est charmant et ses guirlandes lui donnent un air de guinguette.
Fulgurances : étincelante Céline Pham !
Par un joli vendredi de la fin du mois mai, j’ai déjeuné avec une amie à la table de Céline Pham chez Fulgurances.
Fulgurances, c’est ce projet hybride entre l’événementiel culinaire, la presse (Itinéraires d’une cuisine contemporaine) et désormais une adresse depuis fin 2015. Bois clair, sièges vintage, allure scandinave chaleureuse, Fulgurances, l’adresse se distingue pourtant des autres restaurants. Si ce n’est pas par sa déco, c’est qu’il change régulièrement de chef, et leur sert de tremplin, à l’instar de leur évènement phare « Les seconds sont les premiers ». Ainsi j’avais goûté les plats de la jeune Chloé Charles, ex-Septime, qui avait inauguré le lieu. J’avais aimé. Je suivais Céline Pham de loin mais avec gourmandise, plus sur Instagram que partout ailleurs, soyons honnête. Je n’ai donc pas hésité une seconde à retourner rue Alexandre Dumas. D’autant plus que c’est à deux pas de chez moi…
An di An di, dis moi oui !!!
Et oui, j’ai osé ce titre. Sans aucune honte en plus, car si An di An di n’a, bien entendu, rien à voir avec les Rita Mitsuko, c’est une adresse qui, comme la chanson, nous entraîne avec sa cuisine joyeuse et colorée. Pour l’anecdote, l’expression veut dire « Mange, mange » en vietnamien. Situé dans une petite rue près de l’église de Ménilmontant, An di An di est un petit restaurant d’une vingtaine de couverts à la déco sobre. On ne va pas dire qu’elle est originale la déco, mais elle est chaleureuse avec son superbe papier peint Farrow & Bowle sur un des murs, et ses tables en bois clair.
An di Andi, c’est une cuisine bistronomique métissée entre l’Asie et la France avec à sa tête un trio : Viet Nguyen en salle, Nhat Pham aux fourneaux et Adeline Gobin aux desserts. Il est passé par l’école Ferrandi, elle par la Grande Epicerie et le Jules Verne. Et ces deux là nous offrent une cuisine goûteuse et généreuse. Le midi, la formule est presque imbattable : 20€ entrée/plat/dessert, le tout sans aucun supplément, fait suffisamment rare pour être signalé !
Jouvence
Jouvence, c’est un nouveau bistrot du faubourg Saint Antoine qui fait couler de l’encre, et pour lequel les avis semblent partagés. Dans ce cas là, on ne sait jamais trop qui du Fooding, de l’Express ou de François Simon il faut écouter, et le mieux reste de se faire sa propre opinion sur la cuisine du jeune Romain Thibault.
On entre donc dans un bistrot à l’air ancien, mais remis au goût du jour avec de belles boiseries, des tables émaillées, des banquettes en velours bleu et un comptoir zigzaguant. Il semble avoir toujours avoir été là ce bistrot mais il s’agit en fait d’une ancienne pharmacie. Le lieu est agréable, il a du charme, du cachet, il est dans l’air du temps, on peut même dire qu’il est beau. Beau mais vide… Car nous passerons le déjeuner en tête à tête. Je crois que ça ne m’était jamais arrivé. Si on a toute l’attention du serveur, fort sympathique, c’est plutôt étrange comme expérience, pour ne pas dire triste. Et c’est certainement pour cela que cet article traînait en mode brouillon, depuis son écriture…
Achille a du talent !
Pierre Jancou a encore frappé ! Après la Bocca, la Crèmerie, Racines, Vivant, Vivant Cave et Heimat, voici Achille, nommé ainsi en pied de nez à l’accident de Jancou au talon, pendant les travaux. En cuisine, derrière le très haut bar, c’est le jeune suédois Svante Forstorp qui officie, secondé par l’italien Riccardo Ferrante. Et c’est dans un petit écrin du 11e arrondissement, très haut de plafond et avec un joli sol en carreaux de ciment, que l’ancien de Vivant Cave et des Deux amis propose une carte très iodée. Au milieu de ses 18 couverts, le serveur évolue comme un poisson dans l’eau : jovial et drôle, décrivant le menu avec une sacrée gouaille. C’est un personnage haut en couleur qui animera tout le service. La carte est courte et appétissante !
Dilia, l'Italie à Ménilmontant
Mon premier déjeuner de l'année était chez Dilia. Dilia, c'est la table qui a remplacé le Roseval il y a quelques mois, avec à sa tête le chef Michele Farnesi. Ancien second de Giovanni Passerini chez Rino, puis de Jean-François Piège chez Thoumieux ou encore de Pierre Jancou chez Heimat, c'est avec les mêmes accents italiens que l'ancien maître des lieux, Simone Tondo, et dans le même cadre brut, que le jeune chef se construit son identité propre. J'y avais déjà déjeuner, très peu de temps après l'ouverture, et si la formule déjeuner, imbattable du haut de ses 19,50€ de l'entrée au dessert et pleine d'humilité n'avait rien à se reprocher, ...
Passerini fait l'unanimité !
Je mange plus vite que je n'écris. Si bien que je suis déjà allée deux fois chez Passerini - sans m'y précipiter dès l'ouverture mais avec impatience et gourmandise tout de même - et que je n'ai pas encore trouvé le temps d'en parler ici. Tout a été dit avec verve et passion, un peu comme pour la résurrection du Christ, alors que vous en dire de nouveau ? Tout Paris, enfin toute la presse gastronomique parisienne, attendait le retour du chef avec impatience depuis la fermeture de Rino (Ah Rino !!!). Si bien que sa nouvelle table, éponyme, est de toutes les chroniques et dans toutes les bouches et qu'elle a été récompensée, il y a peu, du Prix du Fooding.
Biondi embrase la rue Amelot !
Biondi c’est le restaurant de Fernando di Tomaso (La Pulperia), ouvert il y a presque un an rue amelot. Le nom du lieu est un hommage à un célèbre clown argentin. On est à côté du Cirque d’Hiver après tout, et il faut se plier au jeu des adresses du quartier qui lui font toutes allusion, ou presque. En cuisine, Akishege Nobuyuki jongle entre les influences argentines et la bistronomie parisienne. Et ça ne rigole pas ! La viande argentine et la braise ou Quebracho, un charbon importé d’Argentine, sont à l’honneur pour des assiettes hautes en couleur, le tout emmené par un service souriant et chaleureux.
Chez Jacky, le charme de la simplicité
Sur le port du Belon, dont la rive droite semble ne pas avoir changé depuis le 19e siècle, Chez Jacky est une véritable institution. Fondé en 1969 par Jacky Noblet, quand il a repris les rênes de l’entreprise ostréicole familiale, et tenu depuis son décès en 1985 par sa femme Sylviane, le restaurant propose aux amateurs de fruits de mer et de poissons une jolie carte au rapport qualité-prix imbattable et une superbe vue sur le Belon, son port de mouillage, et sur l’aber. Plusieurs salles, toutes avec vue sur mer, offrent une déco surannée et charmante. La terrasse, quant à elle, est au dessus des bassins d’affinage, car on mange ici directement chez le producteur.
Elmer, la finesse de l'Elephant
Elmer, un néobistrot chic mais décontracté, a ouvert l'hiver dernier. C'est une des plus belles tables à laquelle j'ai pu dîner. Je choisis d'en parler ici, même si BAM n'existait pas encore lors de ma visite, en février, car j'ai conseillé l'adresse à plusieurs personnes depuis, et toutes sont sorties avec le même enthousiasme que moi. Mais surtout parce que c'est un de mes plus jolis souvenirs papillaires.
Le cadre, fort agréable malgré son volume, nous change agréablement du trio mur brut, lampe design et mobilier de bistrot souvent présent dans les nouvelles adresses parisiennes.
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Mensae, Jolie table de Belleville
C’est dans les hauteurs de Belleville, dans une petite rue calme entre Jourdain et Pyrénées que Kevin D’Andrea a ouvert Mensae avec Thibaut Sombardier, le chef étoilé de chez Antoine. Ensemble, ils ont élaboré une carte alléchante. Les deux chefs se sont rencontrés dans les cuisines de Yannick Alléno, au Meurice. Leurs visages vous sont peut-être familiers si vous êtes adeptes de télé-réalité culinaire. Passant outre toutes ces étiquettes, et poussée par l’avalanche de bonnes feuilles dont il fait l’objet depuis son ouverture, j’y suis allée pour déjeuner.
Ellsworth, le cuisinier amoureux
J'ai toujours bien aimé Ellsworth, ce restaurant de la rue Richelieu, ouvert il y a un peu plus d'un an par un couple d'américains, Braden Perkins et Laura Adrian, déjà à l'origine de Verjus et de son bar à vin. Au piano, Hannah Kowalenko, une (très) jeune chef canadienne maniant les produits de saison avec brio, faisant la part belle aux légumes, qui s'ils ne composent pas un plat végétarien ne sont jamais un simple accompagnement.
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Bizan, la parenthèse nippone
Au cœur du “quartier japonais”, Bizan se démarque des cantines plus populaires qui l’entourent rue Saint Anne par son chic et sa sobriété. La décoration tout en bois et le calme qui règne dans la salle -malgré qu’elle soit pleine- contrastent avec l’animation de la rue et nous dépaysent tout de suite. On pense aux restaurants dépeints par Miyazaki ou, si ce n’est l’absence du maître sushi derrière le comptoir, au légendaire Sukiyabashi de Jiro Ono dont mes papilles rêvent éveillées.